En moyenne, une copropriété consomme 180kWh/m²/an en chauffage. jusqu’à 2022, pour un logement moyen de 70m² au gaz, cela représentait environ 900€ par an… Mais l’inflation, l’actualité internationale et la hausse des prix du gaz sont passés par là. Il est donc essentiel de bien connaître les différents postes de travail d’une rénovation énergétique.
La priorisation des postes de travaux pour une rénovation énergétique réussie
Il s’agit d’abord de limiter le besoin en travaillant sur l’isolation de l’enveloppe de l’immeuble et les différents ponts thermiques. Ensuite, l’on s’assurera que le systèmes sont performants et bien utilisés, avec une ventilation, un système de chauffage et d’eau chaude adaptés. En priorité N°3 vient ensuite l’utilisation d’énergies renouvelables (solaire et bois).
Quels sont les postes de travaux prioritaires ?
Le remplacement des fenêtres
Il est essentiel, dans l’opération de remplacement, de viser un vitrage performant. L’on visera alors un double ou triple vitrage avec un Uw inférieur à 1.3 W/m²/K et une basse émissivité.
Outre le choix du bon programme, il est important de faire attention à la pose. On privilégiera la « Pose au nu extérieur » (c’est à dire du côté extérieur de la maçonnerie), plus complexe que la pose au nu intérieur, mais qui permet de limiter les ponts thermiques et maximiser l’apport solaire.
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L'isolation de la toiture
L’isolation de la toiture est aussi bien importante pour l’hiver que pour l’été. En effet, la toiture est fortement exposée aux rayonnements et aux vents… On visera donc une épaisseur d’isolant de 30 à 40 cm.
Le procédé d’isolation sera différent selon le type de toiture. On distingue donc :
- L’isolation des combles
C’est la plus simple. Il s’agit de dérouler ou souffler de l’isolant sur le plancher des combles. A noter que l’on conseille généralement l’installation d’un cheminement pour accéder au hublots de la toiture ou pour un futur système de ventilation. - L’isolation sous rampants
Cette technique permet de valoriser en habitable les combles. Plus complexe, elle se fait depuis l’intérieur (avec une ossature et des panneaux), ou depuis l’extérieur en même temps que des travaux de couverture (c’est du « sarking »). - L’isolation toiture terrasse
On fera alors particulièrement attention aux acrotères de la toiture-terrasse qui assurent l’étanchéité mais sont une faiblesse pour l’isolation.
L'isolation du plancher bas
Pour ce poste de rénovation, il faut viser une résistance thermique de 4m².K/W soit 10 à 20 cm d’isolant selon ses performances.
L’on distingue deux types d’isolations :
- L’isolation sur terre plein ; cas le plus courant en rénovation. L’on utilisera un isolant incompressible sous la chape, en faisant attention au pont thermique en périphérie et à la ventilation du terre plein.
- L’isolation sur garage ou vide sanitaire ; les panneaux d’isolant sont alors protégés par du flocage, puis collés ou chevillés.
L'isolation des murs
Il existe deux principales méthodes pour isoler les murs verticaux : l’isolation thermique par l’intérieur (ITI), et l’isolation thermique par l’extérieur (ITE)
Chacun présente ses avantages et ses inconvénients.
- L’ITE traite bien les ponts thermiques, conserve intégralement la surface habitable, protège le gros œuvre, gère efficacement l’humidité et valorise l’inertie des murs.
Il a cependant un coût élevé, modifie l’aspect extérieur de la copropriété, nécessite des échafaudages…
- L’ITI, quant à elle, préserve l’aspect extérieur et le passage des gaines. Elle ne traite cependant pas les ponts thermiques, peut induire des travaux importants (fluides, électricité), et présente un risque élevé de condensation dans les parois.
Le système de chauffage
Une fois que l’enveloppe est bien isolée, il faut s’occuper du système de chauffage. En copropriété, deux composantes du système de chauffage sont à entretenir :
- La distribution : l’entretien du réseau a en effet une grande importance. Des tuyaux mal calorifugés ou encrassés peuvent provoquer jusqu’à 10% d’augmentation de la consommation.
- La régulation : elle doit être revue en fonction de l’amélioration apportée au bâtiment
En résumé, on conseille de privilégier :
- Un réseau entretenu et isolé
- Une bonne régulation
- Une chaudière à très haut rendement (condensation)
- Une énergie primaire peu carbonée (bois ou gaz)
- Des émetteurs basse température
La ventilation
Une bonne ventilation de la copropriété est indispensable, car elle permet de garantir une bonne qualité de l’air dans les logements, et d’y éviter les problèmes d’humidité.
Il existe trois grands types de ventilation :
- La ventilation naturelle
Elle porte bien son nom. Les débits d’air entrant et sortant sont alors non maîtrisés. - La ventilation hybride (ou « naturelle assistée »)
Le débit d’air extrait se fait grâce à la force du vent ou aux différences de température. Lorsqu’il est insuffisant, le ventilateur se met en route. C’est un investissement financier raisonnable qui améliore sensiblement le renouvellement d’air par rapport à une ventilation naturelle. - La ventilation mécanique contrôlée (VMC).
Ce système que nous conseillons a un fonctionnement permanent. Les VMC les plus avancées sont hygroréglables, c’est à dire que leur débit s’adapte au taux d’humidité à l’intérieur du logement.
L'installation du système solaire
Pour les besoins en eau chaude sanitaire, l’installation de système solaire peut permettre de faire d’intéressantes économies d’énergie.
Plus concrètement, en copropriété, un système de bouclage garantit l’arrivée rapide d’eau chaude au point de puisage, mais consomme beaucoup d’énergie. Le solaire peut alors se révéler très utile – et économe – pour cet usage.
Ecrit par Aimé de la Villejégu
aime@amoa.me